»»Des petites phrases, t'en auras pleins en dessous. Ouais. En bas, baisse les yeux. Là.
L'homme qui suit les traces de ses parents n'est pas un homme qui a beaucoup d'avenir. Il suit le chemin qu'il juge le plus facile à prendre, il patauge dans l'alcool et le tabac, et rit sur le destin des autres. En l'homme dépravé, il y a toujours l'image de l'homme paumé. Celui qu'on veut... peut être soutenir, ou laisser dans sa merde, celui qu'on voit peut être... mourir à petit feu.
Si nous nous penchons sur son histoire, elle n'a rien de particulière. " Non. Absolument rien, si ce n'est une once d'odeur désagréable qui vous fera fuir à la seconde. " Le monde est en train de pourrir, la technologie bouffe, et les émotions grignotent. Jung Myung n'a aucune prétention à une vie meilleure, tout ce qu'il veut, c'est son appartement, perdu en centre ville, où seul le bruit des voitures occupera ses matinées magiques. La vie ne l'amuse pas beaucoup, mais ce n'est pas pour autant qu'il a un jour eu envie de prendre la corde et de faire le grand saut. " Je suis dépressif, mais pas suicidaire. Je ne suis pas près de te lâcher, et c'est bien dommage, pour toi. " Jung Myung a passé dix ans dans l'ombre de son père. Vous ne le connaissez pas ? Ce fier policier, sans aucun intérêt, qui a un jour débusqué un groupe de rebelle dans les égouts du quartier marchand du sud de Séoul ? Yoo Chung Hee. Cela ne vous dit peut être rien, mais il a eu son succès, pendant une courte période. Inutile de vous parler de la mère de notre bon à rien, puisqu'elle n'a que très peu d'intérêt à ses yeux. Sa passion pour la robotique a fait pâlir son fils un bon nombre de fois.
Les robots. Ces bouts de métal qui animent la vie de la maison, qui envahissent nos institutions, qui vont voler votre travail. " Ils n'ont rien à foutre là. L'humanité n'a rien compris. " En bon philosophe ingrat, il hait ces choses-là. Ce qui passionne le monde par dessus tout lui donne simplement envie de gerber. Les mots du brun sont crus à ce sujet depuis sa petite enfance.
À toute cette haine, il y a eu un point de départ. Un robot dans la maison, une fille de métal toute souriante qui lui préparait ses plats, une attention tellement fausse qu'enfant, il faisait tout pour l'éviter. On pourrait penser que c'était là, son cauchemar d'enfant. Un cauchemar où des milliers de robots gouverneraient le monde. Où leur intelligence les feront penser qu'ils pourraient être comme des êtres humains. N'est-ce que pas ce qui se produit depuis quelques années ?
Si à l'âge de 18 ans, il a intégré les forces de police avec brio, il passe la plupart de son temps sur le terrain à faire simplement de la merde. Il n'a jamais été compétent dans son métier, et il ne le sera sans doute jamais. " Pas la peine de prendre cette expression stupide, mon père et moi, on joue pas dans la même pièce de théâtre. " Le nombre d'opération foiré lui a valu de nombreuses mises à pied. Les émotions font de mauvais garçons. Pourtant, malgré ses nombreux dérapages, il reste l'un des meilleurs tireurs de son unité. Le titre qu'on avait attribué à son père, et cet atout remarquable, sont sans doute les uniques raisons qui font qu'il est encore à cette place aujourd'hui.
Maintenant que les robots sont partout, jusque dans nos lits, Jung Myung se retire de plus en plus dans son appartement, à prendre jour de congé sur jour de congé, à observer le monde d'en bas, à inviter, parfois des filles dans son pieu. Il paraît qu'il a l'âge d'être marié, mais tout ceci n'est plus une priorité, et il fait son maximum pour éviter toute relation sérieuse. Le comble de son histoire, serait bien de tomber amoureux d'une machine. Pourtant, même si cela devait arriver, comme dans nos dramas, cela ne se réaliserait concrètement jamais. On est dans la vraie vie, chérie. Les robots, aussi ressemblant soit-il des humains, se flaire à un kilomètre, lorsqu'on a appris à les analyser aussi bien que leur créateur.
Malgré cette haine profonde de la société qui l'habite, il reste tout de même bien rangé. Il n'est pas ingrat au point de transgresser des règles. Le gouvernement ne lui plaît pas ? Pourquoi en fait-il parti ? Les questions se posent à plat, sur la table, mais ne trouvent jamais leurs réponses. Les ficelles qui lient le monde au monde n'ont plus aucun secret pour personne, mais les réponses qu'on trouve, emmêlé dans ces milliards d'histoires, ne sont plus reliées aux bonnes questions. Quel est donc l'intérêt d'y réfléchir ?
Pourtant, il y en a une qu'on pose. La réelle raison qui le pousse à les haïr eux. Oublions simplement l'histoire de la bonne à tout faire au sourire splendide et au visage figé dans le temps, oublions cette crainte, laissons tout de coté. Le vrai blocage se trouve chez cette petite, cette miniature, ce robot que sa mère a emmené un jour à la maison pour réparer son mal intérieur. Ce robot créait à l'image de sa mère, à l'enfant qu'elle avait voulu voir naître, et qui aurait dû être sa grande soeur. Cette enfant qui ne grandirait jamais et qui lui volait absolument tout. Jung Myung n'a certes, jamais chercher la vedette mais pourquoi un être de métal prendrait-il une place si importante ? À vomir.
C'était uniquement pour ça, pour cette place bouffée inutilement, pour cette impression de famille heureuse et épanouit, qu'il les détestait vraiment.

»»Une petite phrase
Ma vie est morne, je passe ma vie dans les révisions et sur l'ordinateur. Je n'ai pas d'amis réels, que des amis imaginaires. Ma vie est joyeuse, derrière mon ordinateur je gouverne le monde du haut de mes vingts trois ans. Pourtant, je n'ai absolument rien à conter. Mon histoire est mélangé dans d'autres bien plus captivante. Hormis ces nombreux points, je suis une personne acceptable. Buh. Et c'est là, que personne ne m'adressera jamais la parole, puisque j'ai l'air d'un psychopathe dépressif en quête d'amour. Or, il ne faut jamais se fier aux apparences, et je peux raconter toutes les conneries que je veux sur cette partie. Dansez, trolliens et trolliennes.